Radon

Qu’est-ce que le radon ?

Le radon est un gaz radioactif d’origine naturelle. Il est issu de la désintégration de l’uranium et du radium présents dans la croûte terrestre.

Il est présent partout à la surface de la planète et provient surtout des sous-sols granitiques et volcaniques ainsi que de certains matériaux de construction. Le radon est un des agents responsables du cancer du poumon, toutefois bien loin derrière le tabac.

le radon, du sol à l'atmosphère

Le radon peut s’accumuler dans les espaces clos, notamment dans les maisons. Les moyens pour diminuer les concentrations en radon dans les maisons sont simples :

  • aérer et ventiler les bâtiments, les sous-
  • sols et les vides sanitaires,
  • améliorer l’étanchéité des murs et des planchers.

Le risque sanitaire associé à l’exposition au radon

Les résultats des études épidémiologiques

Dans plusieurs parties du territoire national, le radon accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population aux rayonnements ionisants.

C’est le risque de cancer du poumon qui motive la vigilance à l’égard du radon dans les habitations ou autres locaux.Le radon et ses descendants solides pénètrent dans les poumons avec l’air respiré. Ces descendants émettent des rayonnements alpha qui peuvent induire le développement d’un cancer.

De nombreuses études épidémiologiques menées ces dernières années ont confirmé l’existence d’un risque cancérigène au niveau pulmonaire chez les mineurs de fond mais aussi dans la population générale.Les résultats de l’ensemble de ces études épidémiologiques sont concordants et montrent une élévation du risque de cancer du poumon avec l’exposition cumulée au radon et à ses descendants radioactifs. Les derniers résultats obtenus en population générale montrent que ce risque lié au radon existe à la fois chez les fumeurs et chez les non fumeurs.

L’exposition des populations au radon dans les habitations, peut atteindre des niveaux d’exposition proches de ceux qui ont été observés dans les mines d’uranium en France. Plusieurs organismes internationaux (UNSCEAR, OMS, etc.) élaborent actuellement une synthèse des données disponibles afin de définir une politique globale de gestion du risque associé à l’exposition domestique au radon.

Les résultats des évaluations du risque  

De nombreuses évaluations du risque de cancer du poumon associé à l’exposition domestique au radon ont été effectuées à travers le monde, notamment aux États-Unis, au Canada et en Grande-Bretagne.

En France, le cancer du poumon est responsable d’environ 25 000 décès chaque année (Référence : Données nationales de mortalité en 1999). Une évaluation quantitative des risques sanitaires associés à l’exposition domestique au radon, effectuée en France métropolitaine en 2004, permet de conclure que le radon pourrait jouer un rôle dans la survenue de certains décès par cancer du poumon dans une proportion qui pourrait atteindre 10 %. Ces estimations tiennent compte de la variabilité des expositions au radon sur l’ensemble du territoire, de l’interaction entre l’exposition au radon et la consommation tabagique ainsi que des incertitudes inhérentes à ces types de calculs.

Des travaux de recherche sont en cours au niveau européen pour réduire ces incertitudes notamment en ce qui concerne la quantification de l’interaction entre le tabac et le radon.

Le radon dans l’environnement

Le radon est produit partout à la surface de la terre à partir de l’uranium contenu dans les sols. L’émission vers l’atmosphère dépend de deux facteurs : les conditions météorologiques et les propriétés des sols et des roches.   

Les conditions météorologiques

Elles sont l’une des causes de la variation de la concentration en radon dans le temps en un lieu donné. En effet, suivant la composition du sol, ces conditions (vent, soleil, pluies, froid, etc.) vont modifier l’émission, à partir du sol, du radon dans l’atmosphère.

Exemple de la variation mensuelle de la concentration en radon dans le Massif-Central :

Exemple de la variation mensuelle de la concentration en radon dans le Massif Central.

Repère : Becquerel par mètre cube (Bq/m3) :  1 Bq correspond à une désintégration par seconde. Le Bq/m3 (ou Bq.m-3) est l’unité de mesure de la concentration en radon dans l’air.

Les propriétés des sols et des roches

La concentration en radon varie d’un lieu à l’autre dans une région selon la teneur en uranium naturel du sous-sol. La nature des roches est l’un des principaux paramètres influençant l’émission du radon dans l’atmosphère. En effet, les mesures effectuées le long d’une route montrent que les concentrations varient d’un lieu à l’autre en fonction des caractéristiques géologiques.

Mesures effectuées pendant la nuit (période pendant laquelle la concentration en radon dans l’atmosphère est la plus importante)

 On notera les variations quotidiennes de la concentration en radon

variation quotidienne des concentrations en radon selon la nature du sol

Le radon est présent dans toutes les eaux naturelles de surface et souterraines mais à des niveaux d’activité volumique variables. Il a deux origines :

  • la première, minoritaire, est due à la décroissance radioactive du radium 226 dissous dans l’eau ;
  • la seconde résulte de la dissolution du radon présent dans la roche au travers de laquelle stagne ou circule l’eau, jusqu’à l’aquifère ou à l’émergence. La concentration du radon dans l’eau dépend de la teneur plus ou moins forte du radium dans la roche (source du radon), des conditions géochimiques plus ou moins favorables et du temps de séjour de l’eau au sein de cette roche.

A l’air libre, le radon dissous dans l’eau est facilement volatile, il en résulte un dégazage rapide vers l’atmosphère.

Les valeurs d’activité volumique de radon dans les eaux sont très variables s’échelonnant de quelques becquerels par litre à plusieurs milliers. Les valeurs d’activité volumique les plus élevées sont généralement associées à de fortes concentrations d’uranium dans les roches constituant le réservoir de l’eau.

COMMENT SE PREMUNIR DU RADON

– étanchéifier les sous-sols, les vides sanitaires, les caves vis à vis de l’habitat

– bien obturer les fissures éventuelles des dalles

– rendre étanches les passages de canalisation

– ventiler le sous-sol

– renoncer à la terre battue

– aérer au maximum les locaux

– opter pour une VMC double flux avec surpression qui empêche le radon de remonter. Attention aux petits enfants qui passent leur temps à 4 pattes car le radon est plus lourd que l’air !

– installer un puisard sous la dalle avec un extracteur d’air